Nous allons nous appuyer dans cette ébauche sur la laïcité sur les travaux du philosophe Henri Pena-Ruiz, spécialiste de la laïcité qui soutient que les principes de laïcité traduisent les valeurs de respect, de tolérance et du dialogue, et sont au cœur de l’identité républicaine de la France où tous les citoyens sont contraints à vivre ensemble.
Les principes d’une laïcité idéale :
La liberté de conscience que l’école publique est appelée à divulguer sur l’autonomie de jugement, en vue de savoir respecter le droit des autres, de croire ou non à une religion et savoir critiquer une religion en toute liberté sans offenser autrui. Se munir aussi d’un sens de tolérance comme éthique du respect de l’autre dans sa liberté de croire. Ce sont là des qualités requises pour coopérer et vivre ensemble.
Le second principe est celui de la stricte égalité des droits des croyants comme étant les personnes qui ont la foi et qui croient en un dieu, des athées comme étant les personnes qui nient l’existence de toute divinité et qui ne croient pas en Dieu, des agnostiques ou ceux et celles qui ne reconnaissent que tout ce qui est métaphysique et au-delà de l’expérimental et nient tout ce qui ne relève pas de l’empirisme, sans distinction donc de particularismes, d’options spirituelles et sans aucune discrimination.
Le dernier principe est celui de la loi commune qui vise l’intérêt commun, c’est-à-dire l’intérêt pour tous et de tous. Le particulier est défini comme étant ce qui est restreint à certaines personnes, alors que la loi commune est dimensionnée par l’universel, c’est-à-dire, ce qui est commun à tous les hommes.
Laïcité pour tous : croyants ou athées
Pour le philosophe Henri Pena-Ruiz, la laïcité n’est pas plus ennemie de l’humanisme des personnes athées, qu’elle ne le serait des adeptes des différents religions. Elle possède le privilège essentiel de croire, d’œuvrer et de viser l’objectif que les croyants et les humanistes athées jouissent des mêmes droits, à pieds d’égalité. Ce qui implique bien sûr des conséquences quant à la neutralité de l’école, des services publiques et des autres institutions de la res publica. Des choses communes à tous dont les finalités avancent ce quiest commun à tous les citoyens et non pas seulement ce qui est étroitement commun à certaines personnes.
Ce vœu de principes et visions universels font que la laïcité soit un principe de concorde de tous les vivants qui les libère de leurs différences, au lieu de les aliéner dans une sphère étroite de différences et d’intolérance. C’est pour cela que s’impose la neutralité de l’école et des autres espaces scolaires, afin qu’ils soient le symbole de l’universalité de l’humanité. L’espace public ne peut s’aliéner au pluralisme religieux, ni disparaître sous la mosaïque des identités dites collectives,
Ainsi et pour éviter toute dérive communautaire, l’homme moderne, libre et aux aspirations démocratiques, doit s’affirmer en tant qu’être humain social avant de prétendre être chrétien, musulman, juif ou athée… Il faut qu’il échappe du piège de groupuscule et éviter de s’enliser dans des doctrines et démagogies destructrices d’appartenir à tel secte ou telle ethnie. Des valeureux principes universels qui régissent toute communauté doivent opter pour l’inclusion de soi et de son voisin dans une même société, pour une cause commune, sans ne jamais exclure personne qui vous tend la main avec ses bonnes intentions, bien qu’il soit différent.