La place de la religion dans les démocraties modernes

religions dans les démocraties

Les sociétés modernes, démocratiques, libres ont certainement beaucoup de points positifs, mais se heurtent souvent au “problème du pluralisme”. Attention, mon but n’est pas de lancer un débat mais de surligner certains points. Le problème de savoir comment gérer un certain nombre de différences souvent contradictoires, en particulier au niveau institutionnel, comme dans les écoles, les organismes gouvernementaux, les partis politiques, le parlement et surtout au niveau des lois.

Il  pourrait y avoir, par exemple, plusieurs grandes approches, réflexions et solutions pour l’allocation des ressources de santé, ou comment faire face à la pauvreté et au chômage, sur la question de l’avortement ou les recherches sur les cellules souches. L’État doit ainsi savoir prendre des décisions pour résoudre ces questions, tout en ne contrariant aucun de ces citoyens. Vraiment délicat quand on sait que les lois sont faites pour être contournées.

Dans le contexte du pluralisme moderne, nous devons maintenant considérer la laïcité comme une de ces visions qui joue un rôle très important dans le sens et la nature de l’État moderne. Une vision positive du monde moderne qui prend sa place aux côtés d’autres visions du monde traditionnelles (souvent religieuses) dans l’élaboration des problèmes quotidiens.

La laïcité ne doit pas être compris comme simplement l’idée que Dieu n’existe pas, ou que les doctrines religieuses ne sont pas vraies, que la morale religieuse doit être rejetée, ou quelque chose semblable à ces bavardages. La laïcité, dans ses grandes lignes, peut être comprise par le point de vue que toute la réalité est de nature physique, composé d’une configuration de matière et d’énergie. Les laïcs soutiennent habituellement que tout ce qui existe actuellement ait  une explication scientifique, ou aura une explication scientifique à l’avenir. Ce point de vue tient également à ce que l’univers soit un phénomène aléatoire, tout comme l’existence de la vie sur terre, y compris les êtres humains. Les partisans de cette approche comptent également sur les perceptions laïques concernant la morale et la politique.

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Notre incapacité à comprendre la laïcité conduit à de nombreuses confusions dans notre approche contemporaine et la compréhension du pluralisme. On dit souvent aujourd’hui que nous vivons dans un état laïc, ou que les gens deviennent de plus en plus laïcs, ou que la sécularisation envahit le monde, et ainsi de suite. Ce sont des points de vue, bien qu’ils soient vrais, ne sont qu’une partie de la vérité et non plus sa majeure partie. Cette illustration du terme «laïque» est présentée uniquement dans un sens négatif. Cela signifie que le chemin religieux de voir les choses, au sens large, perd de son influence, ou que «laïcisme» est habituellement synonyme du consumérisme, du matérialisme, de la technologie de ce monde, etc.

Pour le croyant, la religion a son côté rationnel, a une longue tradition de la raison, et que nous pouvons faire appel à cette tradition rationnelle pour justifier nos croyances religieuses. On pourrait par exemple soutenir que Dieu existe, et est le créateur de la vie, que la vie est très précieuse, il faut pour cela préserver l’environnement et lutter contre la pollution. On pourrait avancer que le fœtus est une vie humaine innocente et doit être protégée par la loi. Ou on pourrait soutenir que Dieu a créé tous les gens de façon égale, et la ségrégation raciale est ainsi une inégalité et un crime contre l’espèce humaine. On pourrait démontrer que selon les lois morales de Dieu et de notre religion, que nous sommes le gardien de la vie et de la nature et nous devons donc soutenir les programmes de protection sociale, de la prospérité économique pour tous.